Un vent de protestation souffle sur la Société Électricité de Guinée (EDG). Ce mardi, plusieurs prestataires « recalés » lors du récent processus de recrutement ont organisé un sit-in devant la centrale thermique de Tombo. Ils accusent la direction d’avoir faussé les règles du jeu. En réponse, la Direction Générale d’EDG a apporté des éclaircissements pour rétablir les faits.
Interrogé, Naby Camara, responsable de la communication d’EDG, a expliqué que le recrutement en question ne concernait que les anciens prestataires, stagiaires et bénévoles de l’entreprise, et non des candidats externes.
« Le processus a été clair : seuls les prestataires internes étaient concernés. Un test écrit a été organisé et seuls ceux qui ont obtenu la moyenne ont été retenus », précise-t-il.
Selon lui, le malaise provient du fait que certains protestataires ont échoué au test et refusent d’en accepter les résultats. Parmi eux, plusieurs leaders du mouvement auraient obtenu des notes très faibles, allant jusqu’à 0/20 sur des notions élémentaires telles que le transport du courant ou l’ampérage.
La Direction affirme que l’ensemble du processus a été conçu pour être transparent et équitable, avec l’implication d’une commission mixte, incluant des représentants des prestataires eux-mêmes. Les épreuves ont été élaborées par leurs propres chefs d’équipe et organisées à Conakry, Kankan et Labé, sans incidents, même pendant le Ramadan.
« Nous avons appliqué une méthode inspirée de celle de la fonction publique. Il ne s’agit pas d’exclure, mais de recruter sur la base de la compétence, et non de l’ancienneté ou des affinités personnelles », souligne Naby Camara.
Le responsable de la communication indique que le nombre de prestataires est passé de 300 à près de 800, créant une pression considérable sur la masse salariale de l’entreprise, notamment en cas de prise en charge sociale (maladies, accidents…).
« Même en tant que prestataires, ils coûtent cher à l’entreprise. Il faut rationaliser. Nous ne pouvons pas intégrer tout le monde sans critères clairs. »
M. Camara rappelle par ailleurs que la majorité des prestataires bénéficient d’un contrat de prestation avec une prise en charge allant jusqu’à 80 %, ce qui reste exceptionnel dans le secteur. Il réfute les accusations de favoritisme et insiste sur la volonté de professionnaliser les ressources humaines d’EDG sous l’impulsion de El Hadj Gando, Directeur Général de la société depuis septembre 2024.
Pour apaiser les tensions, la direction d’EDG confirme que 200 recrutements sont prévus en 2025, répartis entre les directions Transport, Distribution et autres services techniques. La première phase concerne 100 agents, les 100 autres suivront dans un second temps.
« Nous avons tout mis en œuvre pour leur donner une chance. Aucun candidat externe n’a été admis. Mais il faut aussi accepter l’échec quand on n’a pas le niveau requis. On ne peut pas faire du social au détriment des exigences de compétence », a conclu Naby Camara.
Conclusion – Ce bras de fer entre prestataires recalés et direction révèle un mal profond : le difficile équilibre entre l’attente d’une intégration sociale et la nécessité de professionnaliser les services publics. Si la démarche d’EDG se veut rigoureuse et équitable, la pression sociale autour de l’emploi reste un défi de taille pour l’entreprise.
Par Ousmane Bangoura






