Ce mardi 25 février 2025, s’est ouvert à Conakry le Forum du Dialogue Citoyen pour l’Unité et la Cohésion Sociale, une initiative portée par l’Arbre à Palabres et l’ONG African Crisis Group. Pendant trois jours, jusqu’au 27 février, des représentants de divers horizons – politiques, syndicaux, religieux, culturels et associatifs – échangeront pour renforcer le vivre-ensemble et promouvoir la paix en Guinée.
Un dialogue au-delà des divisions
Dès l’ouverture des travaux, Dr Sékou Koureissy Condé, président de l’Arbre à Palabres, a posé les bases de cette rencontre en insistant sur son caractère inclusif et citoyen :
« Ce dialogue appartient à chaque Guinéen et Guinéenne. Chacun doit pouvoir s’exprimer, écouter et comprendre. C’est dans la parole partagée que naît la tolérance et que se construit une paix durable. »
Loin d’un simple débat politique, cette rencontre vise à créer un espace de dialogue national, où les clivages habituels sont mis de côté pour privilégier une approche collective et constructive. La diversité des participants en témoigne : figures politiques, militants, représentants de la société civile, artistes, syndicalistes et leaders communautaires, tous réunis pour un objectif commun – se parler pour mieux avancer.
Les leaders religieux, modèles de cohésion
Dans un pays où la diversité religieuse a toujours été un facteur de stabilité, l’archevêque de l’Église anglicane de Guinée, Mgr Jacques Boston, représentant du Conseil National de la Transition (CNT), a souligné le rôle essentiel des religieux dans le maintien de la cohésion sociale :
« Si tous les citoyens étaient comme les religieux, il n’y aurait pas de divisions en Guinée. Il est temps de dépasser les querelles politiques et de renouer avec notre identité commune : celle d’un peuple uni. »
Son message a trouvé un écho chez Hadja Mariama Sow, présidente des femmes oulémas de Guinée, qui a rappelé l’importance des valeurs morales et spirituelles dans la médiation des conflits et la consolidation de la paix.
Des voix engagées pour l’avenir
Plusieurs personnalités ont pris la parole pour souligner l’urgence du dialogue et l’importance de l’inclusion de toutes les composantes de la société :
• Saran Daraba, ancienne ministre des Affaires sociales, a plaidé pour une participation active des femmes et des jeunes dans la construction d’une Guinée unie.
• M’Mahawa Bangoura, ex-ministre des Affaires étrangères, a mis en avant le rôle fondamental de la diplomatie dans la gestion des tensions et la réconciliation nationale.
• Souleymane Cissé, ancien ministre du Plan et du Contrôle économique, a rappelé l’importance de tirer des leçons du passé :
« Sans un dialogue sincère et inclusif, nous risquons de reproduire les mêmes erreurs. »
Un engagement soutenu par l’État
Présent à la cérémonie, Fodé Amadou Fofana, conseiller à la Présidence, a salué cette initiative et assuré du soutien des autorités :
« Toute action visant à renforcer la paix et la cohésion sociale mérite d’être encouragée. Nous n’avons qu’un seul pays, et il est de notre devoir de le préserver. »
Son intervention a renforcé l’idée que le dialogue ne doit pas être une initiative isolée, mais un processus permanent pour garantir une stabilité durable.
Un dialogue à inscrire dans la durée
Ce forum ne se veut pas un simple événement ponctuel, mais le début d’un espace d’échange permanent. La forte mobilisation et la sincérité des discussions montrent une volonté profonde des Guinéens de tourner la page des divisions et de bâtir ensemble un avenir apaisé.
Aujourd’hui, la Guinée a parlé. Il est temps, désormais, d’agir.
Par nimba224.com
