La situation sécuritaire à la frontière entre la Guinée et le Mali suscite des préoccupations croissantes après l’arrestation, mardi 25 mars, d’un individu suspecté d’appartenir à un groupe jihadiste à Dianfolila, une localité malienne proche de la frontière guinéenne.
D’après les informations transmises par les autorités maliennes au préfet de Mandiana, le suspect aurait révélé avoir séjourné en Guinée pour effectuer des repérages en vue d’une éventuelle attaque sur Mandiana, Siguiri et Kankan, trois villes stratégiques de la savane guinéenne frontalières du Mali.
Une menace prise au sérieux par les autorités guinéennes
L’interpellation de ce présumé jihadiste ravive les inquiétudes des populations locales et rappelle la vulnérabilité des zones frontalières face à la menace terroriste qui sévit en Afrique de l’Ouest.
Le Colonel Fodé Soumah, préfet de Mandiana, confirme la mise en alerte des services de sécurité après la communication des renseignements en provenance du Mali :
« Nous avons été informés de la présence d’éléments jihadistes à Mandiana, notamment dans le secteur de Limbana. L’individu arrêté au Mali a avoué avoir séjourné dans notre préfecture pour effectuer des repérages en vue de potentielles attaques. Parmi les cibles identifiées figuraient Dianfolila et Siradiouba au Mali, ainsi que Mandiana, Siguiri et Kankan en Guinée. Les autorités maliennes mènent une lutte rigoureuse contre ces groupes terroristes. »
Dispositif sécuritaire renforcé à la frontière
Face à cette alerte, l’Administrateur territorial annonce la mise en place d’un plan de riposte visant à sécuriser les zones à risque et à prévenir toute infiltration.
« Nous avons déployé des unités militaires et policières sur l’ensemble des points frontaliers. Des patrouilles conjointes ont été organisées, et une campagne de sensibilisation a été menée auprès des populations pour faciliter la remontée d’informations. Les chasseurs traditionnels ont également été intégrés à ce dispositif », a précisé le Colonel Soumah.
En parallèle, des moyens supplémentaires ont été acheminés vers les frontières de la Haute-Guinée, et des discussions sont en cours entre les autorités guinéennes et maliennes pour renforcer la coopération sécuritaire face à la menace terroriste.
Une menace régionale qui exige une réponse coordonnée
Cet incident relance le débat sur l’expansion des groupes jihadistes en Afrique de l’Ouest, notamment au Sahel, et souligne la nécessité d’une coordination renforcée entre les États de la sous-région.
Alors que le Mali fait face à une instabilité persistante depuis 2012, les pays voisins, dont la Guinée, doivent redoubler de vigilance pour éviter toute infiltration et assurer la sécurisation de leurs frontières.
Affaire à suivre…
Par M’mahawa Kaba






