Le tribunal de première instance de Kaloum a rendu, ce mardi 4 novembre 2025, son verdict dans l’affaire opposant le ministère public aux prévenus Oumar Cissé et Ibrahima Kalil Touré, poursuivis pour des faits présumés de trafic illicite de migrants, enlèvement, séquestration et complicité. Les deux hommes, arrêtés en novembre 2024, ont connu des fortunes judiciaires diverses à l’issue du procès.
Dans sa décision, le tribunal a déclaré Oumar Cissé non coupable des faits mis à sa charge et l’a renvoyé des fins de la poursuite, estimant que les éléments produits à son encontre ne permettaient pas d’établir sa culpabilité. En revanche, Ibrahima Kalil Touré a été reconnu coupable de trafic illicite de migrants et condamné à 11 mois d’emprisonnement, une peine qu’il a déjà purgée au moment du verdict.
L’affaire remonte à une opération de migration frauduleuse ayant visé Böh Sarah Condé, une jeune fille mineure âgée de 16 ans au moment des faits. Selon l’accusation, les deux prévenus auraient, à l’aide de manœuvres frauduleuses, convaincu la victime qu’ils pouvaient faciliter son voyage vers le Canada, via la Sierra Leone. Une fois arrivée à destination, la jeune fille aurait été retenue contre son gré pendant plusieurs jours, avant de découvrir que le voyage promis n’aurait jamais lieu, malgré les sommes importantes qu’elle affirme avoir versées.
À la barre, Ibrahima Kalil Touré, enseignant de profession, a reconnu avoir accueilli la jeune fille en Sierra Leone, tout en rejetant toute intention malveillante.
« C’est à la demande d’un ami, Laye, vivant en Allemagne, que j’ai hébergé Böh Sarah chez ma belle-sœur. C’était censé être une étape avant son voyage, mais celui-ci n’a jamais abouti », a-t-il déclaré devant le tribunal.
De son côté, Oumar Cissé a nié toute implication, affirmant n’avoir eu aucun lien avec la victime.
« Je ne connaissais pas cette fille avant la Sierra Leone. Je l’ai seulement vue trois fois là-bas et je ne savais pas qu’il s’agissait d’un projet de voyage », a-t-il soutenu.
Lors de ses réquisitions, le ministère public avait sollicité la condamnation des deux prévenus à un an d’emprisonnement ferme assorti d’une amende d’un million de francs guinéens chacun, pour trafic illicite de migrants.
En fin de compte, le tribunal n’a retenu la culpabilité que d’Ibrahima Kalil Touré. Les deux hommes, détenus depuis le 26 novembre 2024, recouvrent leur liberté à l’issue du jugement.
Cette décision marque la clôture d’un dossier qui illustre une fois encore les dérives liées au trafic de migrants, un phénomène en pleine expansion dans la sous-région ouest-africaine et contre lequel la justice guinéenne entend renforcer sa lutte.
Par nimba224.com






