CONAKRY — Face à l’urgence sanitaire et environnementale que représente la décharge de Dar Es Salam, le Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, s’est rendu sur les lieux ce jeudi 31 juillet 2025. Une visite très attendue qui a débouché sur une série d’annonces fortes, en réponse aux revendications des riverains, régulièrement exposés à des risques d’éboulements meurtriers, comme celui de 2017 qui avait fait neuf morts.
Devant une foule de citoyens mobilisés, le chef du gouvernement a réaffirmé la volonté du président de la République de fermer définitivement ce dépotoir devenu une bombe à retardement, tout en engageant un plan global d’assainissement de la capitale.
« Cela fait deux ans que le président a donné des instructions claires, mais leur application tarde. Désormais, nous devons agir vite, mais avec méthode », a martelé Bah Oury.
Avec les fortes pluies de saison et la menace d’éboulements, le Premier ministre a ordonné une action immédiate pour identifier les zones à risque aux abords de la décharge.
« J’attends des rapports d’ici lundi sur les habitations les plus menacées afin de prendre des mesures de sécurisation rapides. Il faut éviter une tragédie », a-t-il exigé.
Le Premier ministre a confirmé que des études préliminaires ont déjà été réalisées pour la fermeture de la décharge. Il a promis de réunir rapidement les partenaires techniques, notamment Artelia, pour finaliser les plans, estimer les besoins financiers et lancer les premières phases d’exécution.
Mais au-delà de la fermeture du site, Bah Oury annonce une réforme en profondeur du système de gestion des déchets à Conakry.
« Il ne s’agira plus de collecter pour aller déverser ailleurs. Nous allons instaurer un système structuré : collecte, tri, transformation. Certains déchets seront valorisés en engrais, d’autres en énergie. »
Conscient que des familles vivent de l’activité informelle autour de la décharge, le chef du gouvernement a tenu à rassurer : ce grand chantier sera aussi une opportunité économique pour les jeunes et les quartiers.
« Une collecte organisée et un traitement structuré des déchets généreront des milliers d’emplois. Nous allons organiser ce secteur pour qu’il soit économiquement viable et socialement inclusif. »
Enfin, Bah Oury a souligné que ce plan ambitieux vise un double objectif : protéger la santé publique et transformer durablement le visage de la capitale.
« Ce que nous voulons, c’est une ville propre, saine, où les risques sont maîtrisés. Nous allons engager toutes les ressources nécessaires pour en faire une réalité le plus rapidement possible. »
Avec cette série d’annonces, le gouvernement affiche sa détermination à tourner la page de la gestion anarchique des déchets à Conakry, en conjuguant sécurité, développement durable et inclusion sociale.
Par nimba224.com






