Conakry, 1er septembre 2025 – Porte-parole du gouvernement mais aussi figure de premier plan de la Transition, Ousmane Gaoual Diallo a multiplié les déclarations-chocs ce lundi. Du dossier explosif de l’UFDG à la crise de liquidité, en passant par la modernisation des transports et l’interdiction de manifestations, le ministre a livré une véritable offensive médiatique, sans langue de bois.
Sur la suspension du congrès du principal parti d’opposition, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Ousmane Gaoual a dressé un réquisitoire implacable. Selon lui, ce gel n’est pas arbitraire mais la conséquence de « manquements graves » : absence d’une liste officielle de la direction nationale, comptes financiers jugés inopérants et un document « falsifié » concernant une convention interne.
« Une direction nationale ne peut pas être tenue secrète », a martelé le ministre, appelant l’UFDG à la transparence. Pour lui, cette décision n’est pas un cas isolé mais s’inscrit dans un processus d’« assainissement général du paysage politique ».
Dans un tout autre registre, le ministre a annoncé une petite révolution dans le transport urbain : la fin des paiements en espèces dans les bus publics. Place désormais au tout numérique via une application mobile développée par des start-ups guinéennes.
« Vous payerez avec votre téléphone. On prend directement les 50 ou 100 francs sur votre compte », a-t-il expliqué. Une mesure qui vise à limiter la circulation des espèces, sécuriser les recettes et préparer la généralisation des paiements électroniques, y compris dans les taxis.
Interrogé sur l’appel des Forces vives de Guinée (FVG) à manifester le 5 septembre, Ousmane Gaoual a tranché net : « Ce n’est pas un appel légal, c’est un simple tract ».
Le ministre rappelle que toute manifestation doit suivre une procédure stricte : demande officielle, itinéraire précis, responsables identifiés. « Ce qui circule sur Internet n’est ni signé ni motivé », déplore-t-il, qualifiant l’initiative « d’anarchique ».
Enfin, sur le front sensible de la liquidité, le porte-parole du gouvernement a tenu à rassurer. « Ce n’est pas une crise économique. Notre croissance est autour de 7 % et l’inflation maîtrisée », a-t-il affirmé, citant les évaluations d’organismes financiers internationaux.
Selon lui, la commande de nouveaux billets par la Banque centrale n’est qu’une opération courante de renouvellement, liée à l’usure des billets. Il a aussi rappelé la réforme majeure de l’État : l’arrêt définitif des paiements en espèces pour les contrats publics, afin de renforcer la transparence financière.
En une matinée, Ousmane Gaoual Diallo a donc balayé quatre dossiers brûlants : l’opposition fragilisée, la modernisation numérique du transport, l’encadrement strict des manifestations et la défense d’une économie qu’il décrit comme « robuste ». Autant de fronts ouverts qui confirment son rôle de bouclier politique du gouvernement de Transition.
Par Ousmane Bangoura






