Le mouvement syndical guinéen a joué un rôle actif dans l’élaboration de la nouvelle Constitution, qui sera soumise à référendum ce dimanche. C’est ce qu’a affirmé Mohamed Lamine Camara, membre du Bureau exécutif national de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG), lors d’un entretien avec notre rédaction.
M. Camara a révélé que la proposition d’un mandat présidentiel de sept ans figurait parmi les suggestions du mouvement syndical. À ce titre, il estime que son organisation a la responsabilité d’expliquer au peuple et aux travailleurs pourquoi elle soutient le projet de nouvelle Constitution.
« Concernant le « oui » pour le référendum du 21 septembre 2025, le mouvement syndical a été convié au Palais du Peuple. Nous avons pleinement participé à l’élaboration de cette Constitution. Je me souviens très bien que le président du Conseil national de la transition (CNT) lui-même, en nous recevant, a reconnu notre rôle en tant que représentants syndicaux. Il a d’ailleurs fait changer la salle pour nous accueillir avec le respect que nous méritons. »
M. Camara a précisé que le syndicat a revu le texte intégral de la Constitution avec le CNT et a pu donner son point de vue. « J’ai personnellement déclaré que je n’étais pas d’accord avec un mandat de cinq ans. Nous avons proposé un mandat de sept ans, et ils ont pris bonne note de notre suggestion. »
Un rôle d’explication plutôt que de campagne
Selon lui, le rôle du mouvement syndical n’est pas de faire campagne, mais d’expliquer le contenu du projet aux travailleurs.
« Nous avons participé à cette Constitution. Ce n’est pas à nous de faire campagne, mais plutôt d’expliquer au peuple et aux travailleurs pour lesquels nous sommes engagés, les raisons de notre soutien. Il ne s’agit pas de faire campagne pour le “oui”, mais d’expliquer le bien-fondé des articles que nous avons défendus. Quand on dit « oui », ce n’est pas parce qu’on nous l’a demandé, c’est parce que nous avons pleinement participé et que toutes nos remarques ont été prises en compte par le CNT. »
Pour illustrer son propos, M. Camara a cité l’article 22 qui, selon lui, est un pilier de la nouvelle Constitution.
« L’article 22 parle de la protection sociale. La sécurité sociale en fait partie. En Afrique, et à travers nos discussions avec nos partenaires à l’étranger, nous parlons toujours de protection sociale. Il est important de comprendre que ce n’est pas la macroéconomie qui va développer nos pays, mais la protection sociale. Quand 80 % de la population travaille dans le secteur informel, si ces personnes sont en bonne santé et peuvent travailler correctement, elles contribuent au PIB et au développement durable de nos États. C’est pour cela que nous nous engageons dans ce combat. »
Par Lansana Yansané






