Conakry, juin 2025 – Une nouvelle page s’ouvre pour la justice juvénile en Guinée. Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Yaya Kairaba KABA, a procédé ce vendredi à la remise officielle des clés du tout premier siège permanent du Tribunal pour Enfants, dans le quartier SIG-Madina, commune de Matam.
Ce bâtiment de six étages (R+6), autrefois bien privé saisi par la justice, a été légalement réaffecté par l’Agence de Gestion et de Recouvrement des Avoirs Saisis et Confisqués (AGRASC). Il hébergera désormais trois institutions clés :
- Le Tribunal pour Enfants,
- Le Tribunal du Travail,
- Et la Direction nationale des Droits de l’Homme.
Longtemps qualifié de « tribunal sans adresse fixe », le Tribunal pour Enfants bénéficie désormais d’un cadre digne, stable et adapté. Pour le Médiateur national pour les droits de l’enfant, le Général Bailo Diallo, cette inauguration à la veille de la clôture du Mois de l’Enfant est hautement symbolique :
« C’est l’aboutissement d’un long combat pour garantir à chaque enfant un accès équitable à la justice. »
Selon les professionnels du secteur, cette nouvelle infrastructure va révolutionner le traitement des affaires impliquant des mineurs : amélioration de la qualité des audiences, respect des délais légaux, et meilleures conditions de travail pour les magistrats, assistants sociaux et greffiers.
Dans son discours, le ministre Yaya Kairaba Kaba a salué une réalisation emblématique de la vision du Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, en matière de gouvernance :
« Ce tribunal est la preuve concrète que la richesse nationale peut servir l’intérêt général. C’est un signal fort de justice, de transparence et de solidarité. »
Pour Alpha Seny Camara, Directeur général de l’AGRASC, cette réaffectation reflète la nouvelle politique de restitution des biens mal acquis à la communauté :
« Ce bâtiment, désormais propriété de l’État, est dédié à la protection des plus vulnérables. »
Même écho du côté de la communauté locale. Mamadou Cellou Condé, président du conseil de quartier de SIG-Madina, y voit un modèle de collaboration constructive entre l’État et les citoyens :
« Ensemble, nous avons bâti un symbole de justice équitable et de confiance restaurée. »
Avec ce nouveau siège, la Guinée franchit un pas décisif vers une justice spécialisée, accessible et centrée sur l’intérêt supérieur de l’enfant. Un message clair : les droits des plus jeunes ne sont plus relégués au second plan, mais deviennent une priorité nationale.
Par F. Keita
