Un vent de renouveau souffle sur le journalisme environnemental en Guinée. Trente-cinq journalistes venus des médias publics et privés participent depuis ce mercredi à Kindia à un atelier stratégique de formation axé sur l’adaptation climatique, le genre, l’inclusion et les solutions fondées sur la nature.
Organisée dans le cadre de deux projets phares — NBS Forêts Guinéennes et Femmes Pro-Forêts (FProF) — cette session marque une étape clé dans la lutte contre les effets du changement climatique dans les paysages forestiers guinéens.
Portés respectivement par le Centre d’Étude et de Coopération Internationale (CECI) et l’Union des Producteurs Agricoles et du Développement International (UPADI), ces projets sont financés par le Gouvernement du Canada, via Affaires mondiales Canada. Leur objectif : promouvoir une adaptation climatique inclusive, transformante et durable, en mettant un accent particulier sur l’implication des femmes et des communautés locales.
Dans un pays où les conséquences du réchauffement climatique se font sentir avec acuité, les initiateurs de cette formation veulent faire de la presse un véritable levier de transformation sociale et environnementale.
« Vous jouez un rôle central dans la sensibilisation, la mobilisation et la conscientisation des décideurs et des acteurs locaux sur les effets du changement climatique en Guinée, notamment dans les paysages de Kounoukan, Madina Oula et du Haut Bafing », a martelé Abdourahim Hérico Diallo, représentant du CECI en Guinée.
À travers des modules interactifs, les participants seront formés à mieux comprendre et traiter les problématiques liées au genre, à la conservation de la biodiversité, à l’entrepreneuriat vert, et à la résilience communautaire face aux bouleversements climatiques.
En intégrant la presse dans ce processus, l’objectif est clair : faire des journalistes des ambassadeurs de la cause environnementale. Pour Mamadou Tafsir Diallo, représentant de l’UPADI en Guinée, « la presse est souvent la première voix entendue par l’opinion. En les outillant, nous espérons qu’ils influenceront les politiques locales et contribueront à une gouvernance plus équitable et durable ».
Une attention particulière est portée à l’inclusion des femmes, en première ligne face aux aléas climatiques mais encore trop peu impliquées dans les mécanismes de prise de décision. Cet atelier ambitionne de renverser cette tendance en incitant les médias à porter plus haut la voix des femmes et des communautés marginalisées.
L’atelier, d’une durée de trois jours, devrait déboucher sur une meilleure intégration des thématiques environnementales dans les productions journalistiques, et surtout sur une implication plus active des médias dans la sensibilisation de masse sur les enjeux du climat.
Le directeur de cabinet du gouvernorat de Kindia, représentant le gouverneur, a, dans son discours, salué l’initiative et encouragé les journalistes à s’approprier les outils mis à leur disposition : « Le journalisme environnemental est un maillon essentiel de notre développement durable. Vous avez entre vos mains le pouvoir d’éduquer, d’alerter et de mobiliser ».
Une presse formée, c’est une société mieux informée. À Kindia, le signal est lancé : face à l’urgence climatique, la Guinée ne peut plus se permettre le silence médiatique.
Par nimba224.com






