Coup de théâtre à la CRIEF ! Alors que le verdict était attendu ce mercredi 7 mai 2025 dans le procès très suivi de Dr Ibrahima Kourouma, ex-ministre de l’Enseignement pré-universitaire, et de Mohamed V Sankhon, ancien cadre de son département, la Cour a décidé de proroger une nouvelle fois le délibéré, cette fois au 14 mai prochain.
Un peu avant 13h, Dr Kourouma a été reconduit à la maison centrale de Conakry, pendant que son coaccusé, jugé libre, regagnait tranquillement son domicile. Aucun magistrat n’était encore monté à la barre à ce moment-là, et aucune annonce officielle n’avait été faite quant à ce renvoi. La salle d’audience s’était déjà vidée, les avocats ayant quitté les lieux pour protester contre les retards répétés du tribunal.
Ce report est le deuxième dans cette affaire explosive, initialement prévue pour jugement le 16 avril. Le ministère public a requis 5 ans de prison ferme et 50 milliards de francs guinéens d’amende, pendant que la partie civile réclame plus de 757 milliards GNF. Le dossier porte sur 612 milliards de francs guinéens et 12 millions de dollars, en lien avec des marchés passés sous l’ancien régime.
La gestion humaine et judiciaire du dossier interroge, d’autant plus que ce n’est pas la première fois que la CRIEF peine à tenir les délais et à respecter le calendrier judiciaire, suscitant l’exaspération des avocats et des justiciables.
Un procès emblématique, marqué par des lenteurs procédurales et une justice sous pression, alors que la lutte contre la corruption se veut être un pilier de la transition.
Par Bangoura Ousmane






