Le président de la Fédération Guinéenne de Football (FGF), Bouba Sampil, a récemment pris la parole lors d’un passage très attendu à la RTG. Loin de rassurer l’opinion, cette sortie médiatique a davantage semé le doute quant à sa légitimité, sa vision et sa capacité à gérer l’institution phare du football guinéen. Visiblement mal à l’aise face aux questions des journalistes, l’homme fort de la FGF s’est montré imprécis, fuyant les sujets centraux, transformant le plateau en une joute personnelle sans grand intérêt pour les auditeurs.
Se présentant comme un « rassembleur », Bouba Sampil a pourtant brillé par son isolement. Aucun membre de son bureau exécutif n’a daigné l’accompagner, un fait qu’il a tenté de minimiser en affirmant qu’il préfère avancer seul, « comme un lion ». Un paradoxe flagrant pour celui qui prône l’unité des acteurs du football guinéen, mais qui s’enferme dans une gouvernance solitaire et peu inclusive.
L’homme n’est pas à sa première polémique. Ses passages dans différents clubs de football guinéens ont laissé un goût amer à bien des observateurs, et sa réputation d’acteur-clé des crises internes à la FGF sous l’ère du regretté Super V n’est plus à faire. Des accusations pèsent sur lui quant à son implication dans l’envoi de courriels anonymes destinés à fragiliser la gouvernance d’Antonio Souaré, à une époque où le football guinéen connaissait pourtant une dynamique compétitive à l’international.
Interrogé sur les nombreuses plaintes visant sa gestion jugée opaque, Bouba Sampil a balayé d’un revers de la main la légitimité de la Commission d’Éthique, la qualifiant de « caduque » et incapable de prendre des décisions. Une déclaration choquante de la part du président d’une fédération censée incarner les principes de bonne gouvernance et de responsabilité.
Autre point inquiétant : la gestion budgétaire. Sampil affirme que le fonctionnement mensuel de la FGF s’élève à 107 000 dollars, soit près d’un milliard de francs guinéens. Une somme astronomique dont l’affectation réelle reste floue. Concernant le championnat féminin, il a justifié la suspension de la phase retour par un prétendu manque de moyens, malgré une dotation de 300 000 dollars, soit près de 3 milliards de francs guinéens. Or, seulement 25 millions ont été reversés à chacun des dix clubs participants, qui n’ont disputé que quatre matchs.
Face à tant d’irrégularités, d’approximations et de dérives communicationnelles, la question de la légitimité de Bouba Sampil à la tête de la FGF se pose avec acuité. Pour de nombreux observateurs, l’heure n’est plus aux explications alambiquées, mais à la remise en cause. « Il ferait mieux de démissionner pour sauver ce qui reste de son honneur », a déclaré un analyste du milieu sportif guinéen.
Le football guinéen mérite une gestion responsable, professionnelle et transparente. Il est temps que la FGF retrouve une direction digne des aspirations du peuple sportif.
Par Ousmane Bangoura






