Le procès des trois anciens cadres de l’Administration et Contrôle des Grands Projets (ACGP), poursuivis pour détournement de deniers publics, corruption et faux en écriture publique, continue de faire du surplace devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF).
Ce mercredi 28 mai 2025, le dossier de Sékou Youla, Mamadou Sylla et Aboubacar Youla a été brièvement évoqué devant la chambre du jugement. Mais en raison de l’absence des avocats de la défense — Me Kobélé et Me Soufiane Kouyaté — le tribunal a ordonné un nouveau renvoi au 11 juin prochain.
Ouvert depuis le 5 mars dernier, le procès peine à progresser. Jusqu’ici, seul Aboubacar Youla, ancien chef du service gestion du parc automobile à la direction générale de l’ACGP, a été entendu sur le fond. Il rejette les accusations portées contre lui.
Pourtant, selon l’ordonnance de renvoi, il lui est reproché d’avoir détourné la somme colossale de 7 milliards 28 millions 372 mille 292 francs guinéens entre 2020 et 2021. À l’époque, il aurait rempli plusieurs bordereaux de décaissement à la place du chef comptable, un acte jugé irrégulier.
Devant le juge, Aboubacar Youla s’est défendu :
« Je ne signe pas les bordereaux, je ne les remplis pas non plus. Ce jour-là, j’ai agi sur instruction directe du directeur général, car le chef comptable était malade et il y avait une mission urgente. Le document portait déjà la signature du chef comptable. »
À la prochaine audience, les deux autres prévenus, Sékou Youla et Mamadou Sylla, devraient enfin être entendus. Tous deux ont été détenus à la maison centrale avant d’être libérés sous conditions. Le procès promet des révélations sur la gestion opaque des fonds publics dans une structure clé de l’État.
Par O. Bangoura






