Conakry, 5 septembre 2025 – Ce 5 septembre marque un tournant historique : quatre ans jour pour jour que la Guinée a ouvert une nouvelle page de son destin. En ce matin du 5 septembre 2021, l’annonce de l’intervention des forces armées s’était répandue telle une onde de choc. Dans l’inquiétude, beaucoup craignaient alors une division au sein de l’armée, synonyme de chaos. Mais c’est tout le contraire qui s’est produit. Dans un élan d’unité et de patriotisme, les forces armées ont su mettre l’intérêt supérieur de la nation au-dessus de tout, scellant ainsi une prise de responsabilité face à l’histoire.
Cette intervention, au-delà de l’arrestation de l’ancien président, répondait à une soif populaire de changement. Une soif née d’années de mal-gouvernance, d’usure institutionnelle et de crise de confiance généralisée. Depuis ce jour, la Guinée s’est engagée dans une transition portée par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) et conduite par le Général Mamadi Doumbouya.
Au cœur de cette transition figure la Refondation de l’État, érigée en principe directeur. Elle s’est matérialisée par des réformes institutionnelles et administratives profondes : audit des structures publiques, assainissement des finances de l’État, lutte contre la corruption et redéfinition des priorités nationales.
Le processus d’élaboration d’une Nouvelle Constitution, voulu inclusif et participatif, symbolise cette volonté de reconstruire un pacte social durable. Ce texte fondateur ambitionne de doter la Guinée d’institutions stables, modernes et légitimes, capables de répondre aux aspirations des citoyens et de préserver la démocratie.
L’un des acquis majeurs reste le lancement du projet Simandou 2040, destiné à valoriser l’un des plus grands gisements de fer au monde. Ce projet stratégique ne se limite pas à l’exploitation minière : il intègre la construction d’infrastructures ferroviaires et portuaires, ainsi que des retombées économiques et sociales considérables pour le pays. Simandou 2040 est perçu comme le pilier d’une Guinée émergente, tournée vers l’industrialisation, l’emploi et la modernisation de son économie.
En quatre ans, les empreintes du CNRD se sont étendues à plusieurs domaines :
- Politique et gouvernance : réorganisation des institutions, assainissement de la vie publique et restauration de la confiance dans l’État.
- Économie et finances : stabilisation macroéconomique, amélioration de la transparence budgétaire, renforcement de la mobilisation des recettes internes.
- Diplomatie : retour affirmé de la Guinée sur la scène internationale, repositionnement stratégique dans les organisations régionales et partenariats bilatéraux renforcés.
- Infrastructures et services sociaux : investissements dans l’énergie, les routes, les écoles et les hôpitaux, malgré les contraintes financières et le contexte mondial difficile.
- Justice et droits humains : ouverture de chantiers sur la modernisation du système judiciaire et la lutte contre l’impunité.
Ce bilan ne peut occulter les sacrifices consentis. Dès les premiers mois de la transition, la Guinée a traversé des périodes de pénurie de carburant et d’électricité. Mais la résilience du peuple, son adhésion au processus et la mémoire des militaires tombés le 5 septembre 2021 confèrent à cette date une portée symbolique. Ce quatrième anniversaire n’appartient pas seulement au CNRD : il appartient à l’ensemble du peuple guinéen – civils, militaires, vivants et disparus.
Quatre ans après, la Guinée n’est pas arrivée au bout du chemin, mais elle avance. Le pari de la refondation, de la nouvelle Constitution et de Simandou 2040 est ambitieux. Il constitue une boussole pour inscrire le pays dans une trajectoire d’espérance et de stabilité. L’histoire retiendra que le 5 septembre 2021 n’a pas seulement marqué la fin d’un régime, mais le début d’un processus inédit, où la Guinée a décidé de se réinventer.
Par Ousmane Bangoura
