Conakry – Dans une manœuvre politique à forte portée symbolique, le Premier ministre Bah Oury a engagé ce vendredi une offensive de réassurance à l’égard des formations politiques guinéennes. Face aux représentants des partis réunis dans le cadre du dialogue inter-guinéen, le chef du gouvernement a annoncé le déblocage imminent des arriérés financiers dus, tout en appelant à une réflexion collective sur le futur cadre du dialogue politique dans le pays.
Bah Oury a confirmé avoir échangé avec le coordonnateur du cadre du dialogue inter-guinéen afin d’examiner l’ensemble des revendications des partis politiques, notamment celles relatives aux subventions impayées.
« Ces préoccupations sont légitimes et seront traitées avec responsabilité. Une grande partie des fonds dus sera versée d’ici la fin du mois, et le solde sera réglé d’ici fin août », a-t-il assuré.
Les décaissements seront effectués par le Secrétariat exécutif et les structures compétentes, dans un souci de transparence et d’efficacité. Cette annonce marque une avancée concrète dans la réponse aux doléances des acteurs politiques et pourrait raviver la confiance dans le processus de transition.
Mais au-delà des finances, le Premier ministre a élargi la portée du message, invitant les partis à s’engager dans une réflexion sur la nouvelle forme de concertation politique à instaurer dans le contexte actuel de retour progressif à l’ordre constitutionnel.
« La question n’est plus seulement comment dialoguer, mais dans quel cadre institutionnel réinventer ce dialogue pour renforcer notre démocratie ? », a-t-il lancé à l’assistance.
Bah Oury s’est appuyé sur les accords politiques signés en 2022 pour jeter les bases d’un dialogue renouvelé, capable d’embrasser les enjeux de la transition, la refondation institutionnelle, et l’unité nationale.
En optant pour cette approche mêlant résolution de conflits financiers et ouverture politique, le chef du gouvernement cherche manifestement à désamorcer les tensions latentes et remobiliser les forces vives autour d’un agenda commun : paix, démocratie et développement.
Par Ousmane Bangoura
