Face à la montée inquiétante de la consommation de substances psychoactives et aux défis croissants liés à la santé mentale en Afrique de l’Ouest, le Parlement de la CEDEAO a lancé une mission de sensibilisation régionale. La Guinée, aux côtés de la Sierra Leone et du Libéria, figure parmi les pays ciblés par cette initiative stratégique, actuellement en cours.
Conduite par l’honorable Fanta Conté, la délégation parlementaire séjourne à Conakry depuis le début de la semaine. Objectif : évaluer la situation sur le terrain, comprendre les besoins réels, recenser les bonnes pratiques et plaider pour des politiques publiques plus adaptées à ces problématiques de plus en plus pressantes.
Ce mardi, la mission s’est rendue sur plusieurs sites clés :
- Le Service de psychiatrie générale de l’Hôpital national Donka,
- Le Centre de prévention de l’ONG SAJED Guinée à Dabompa,
- Le Centre Fraternité Médicale Guinée à Kissosso.
À l’issue de ces visites, l’honorable Fanta Conté a rappelé que les États de la sous-région sont confrontés à une explosion de cas liés à la drogue, notamment chez les jeunes. « Il est temps d’agir avec des actions concrètes et durables. Notre rôle en tant que parlementaires est de proposer des textes, mais pour cela, nous devons aller sur le terrain, écouter, comprendre, pour mieux légiférer », a-t-elle déclaré.
Trois priorités ont été identifiées :
- Renforcer la prévention et la sensibilisation,
- Améliorer la prise en charge médicale et psychologique,
- Soutenir la réinsertion socio-professionnelle des personnes affectées.
La mission bénéficie du soutien du ministère guinéen de la Santé, représenté par Dr Falaye Condé, directeur national des établissements hospitaliers. Il s’est réjoui de cette démarche qu’il juge « transversale et cruciale », soulignant que la santé mentale est une urgence régionale et mondiale.
Le Dr Denis Bernard Raiche, administrateur de l’hôpital Donka, a quant à lui insisté sur l’importance d’une approche intégrée. « Le traitement seul ne suffit plus. Il faut anticiper par la prévention, l’éducation et l’accompagnement post-traitement », a-t-il plaidé.
Les activités de la mission se poursuivent cette semaine. Mercredi, des échanges sont prévus avec les cadres ministériels sectoriels. Jeudi, une grande table ronde réunira parlementaires, experts, ONG et décideurs nationaux, autour des solutions concrètes à adopter contre l’abus de drogues et les troubles mentaux dans la sous-région.
Un message fort : la CEDEAO veut rompre le silence face à un fléau trop longtemps négligé. Et la Guinée, malgré ses propres défis, se positionne comme un acteur moteur dans cette prise de conscience collective.
Par M. Diallo






