POLITIQUE — La Synergie GMD25, mouvement initialement présenté comme un front unifié de soutien au CNRD, se retrouve aujourd’hui éclatée. D’un côté, Cheick Traoré, ancien secrétaire exécutif national, qui vient d’acter la fusion de sa frange avec l’Alliance des Forces Patriotiques (AFP) d’Aboubacar Soumah. De l’autre, Alhousseine Makanera Kaké, coordinateur national, qui récuse catégoriquement cette démarche et revendique toujours le contrôle du mouvement.
Lors de la cérémonie officielle de rapprochement le 13 août 2025, Cheick Traoré s’est voulu solennel. Pour lui, la Synergie GMD25 dans son entièreté rejoint désormais l’AFP :
« À compter de ce jour, toutes les structures, antennes et coordinations de la Synergie rejoignent pleinement l’AFP et agiront dans le strict respect de ses orientations stratégiques, sous un seul mot d’ordre : unité, discipline, victoire. »
En s’alignant sur Aboubacar Soumah, l’ancien bras droit de Makanera cherche visiblement à donner un souffle nouveau à son engagement politique, quitte à tourner la page GMD25.
Face à cette annonce, Alhousseine Makanera Kaké rejette toute idée de dissolution. Dans une interview, il balaie les rumeurs de mésentente et insiste sur sa légitimité :
« Il n’y a jamais eu de spectacle peu honorable entre Traoré et moi. La divergence d’opinion est le moteur du développement. Ne pas être d’accord n’a rien de honteux. »
L’ancien ministre réfute également toute accusation de financement occulte du mouvement par l’homme d’affaires KPC : « KPC ne m’a jamais réuni avec Cheick, ni mis de gros moyens à notre disposition. Je paye moi-même mes secrétaires et collaborateurs. Réduire notre conviction à une question d’argent est une atteinte à notre crédibilité. »
Dans les faits, les deux protagonistes défendent chacun une version qui traduit davantage une bataille d’ego qu’un véritable débat de fond. Traoré cherche à se repositionner en rejoignant une formation plus structurée, tandis que Makanera s’accroche à sa position de coordinateur en se présentant comme le gardien de la légitimité originelle de la Synergie.
Au lieu d’incarner une vision commune pour renforcer les acquis du CNRD, les deux camps s’enferment dans une confrontation verbale qui fragilise leur crédibilité. Ces querelles de leadership donnent l’image d’un mouvement plus préoccupé par des rivalités personnelles que par le travail politique attendu.
En définitive, la vraie victime de ce duel est la Synergie GMD25 elle-même, qui perd sa cohésion et son utilité initiale. Loin d’inspirer confiance, cette division illustre les limites d’une culture politique encore marquée par les affrontements d’ego, au détriment de la maturité et du sens de responsabilité.
Par Ousmane Bangoura
