Une vive tension a secoué la commune urbaine de Siguiri dans la matinée de ce jeudi, provoquant un mouvement de panique et la perturbation des cours dans plusieurs établissements proches du centre-ville. À l’origine, un incident survenu dans une station-service a rapidement dégénéré, entraînant des affrontements entre forces de l’ordre et jeunes manifestants.
Le président de la délégation spéciale de la commune, Souleymane Koïta, est revenu sur les faits pour clarifier les circonstances. Selon lui, tout serait parti d’un malentendu entre les gendarmes et le gérant d’une station-service du centre-ville.
« Le gérant servait une grande quantité de bidons lorsque les gendarmes sont intervenus, estimant qu’il fallait équilibrer la distribution avec les usagers en véhicules et à moto », a expliqué M. Koïta.
Le désaccord a rapidement tourné à l’affrontement : les propriétaires de bidons se seraient mis à jeter des pierres, poussant les forces de l’ordre à faire usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule. Malheureusement, la proximité de l’école ODC a exposé plusieurs élèves aux effets du gaz.
Informé de la situation, Souleymane Koïta dit avoir aussitôt alerté le commissaire central, qui a informé à son tour le préfet. Les deux responsables se sont rendus sur les lieux.
« À notre arrivée, la tension était déjà très vive. Des élèves lançaient des projectiles sans comprendre réellement l’origine du problème », a-t-il précisé.
Pour calmer la situation, le président de la délégation spéciale a demandé le retrait immédiat des gendarmes, mesure qui a été exécutée sans incident. Cependant, la tension a continué à monter, avec l’infiltration d’individus extérieurs au milieu scolaire.
« Ce n’étaient plus seulement des élèves. Des loubards se sont mêlés à la foule et ont aggravé la situation », a regretté M. Koïta.
Sur le plan humain, aucun décès n’a été enregistré, mais cinq élèves, toutes des filles, ont été hospitalisées après avoir inhalé du gaz lacrymogène.
« Elles ont reçu les soins nécessaires et ont pu regagner leurs domiciles », a rassuré le président.
Concernant la cause initiale, M. Koïta a tenu à rappeler que les mesures de régulation de la vente de carburant visent uniquement à « mieux organiser la distribution et à éviter les pénuries ». Il a ainsi lancé un appel au calme et à la compréhension de la population.
À l’heure actuelle, le calme est revenu dans la cité aurifère. Les cours ont repris normalement et les stations-service fonctionnent de nouveau, selon les autorités locales.
Par F. Keita
