mercredi, novembre 19, 2025
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Occupation anarchique des bras de mer en Guinée : un désastre écologique et urbain en marche

L’occupation anarchique des bras de mer en Guinée, autrefois des zones écologiques cruciales et des sanctuaires naturels, atteint des proportions alarmantes. Des constructions illégales, souvent en violation des réglementations environnementales et urbaines, se multiplient à un rythme effréné, menaçant l’équilibre écologique et exposant la capitale Conakry à de graves catastrophes futures.

À quelques mètres du prestigieux Palais du Peuple, par exemple l’hôtel Onomo s’élève sur un bras de mer autrefois destiné à absorber les eaux pluviales et protéger les quartiers environnants contre les inondations. Cette installation, bien que prestigieuse en apparence, illustre une appropriation irréfléchie d’un espace vital pour l’écosystème. Non loin de là, l’Unité Industrielle située près de l’hôtel Petit Bateau s’étale sur une zone littorale sensible, compromettant le drainage naturel des eaux.

Dans les bas-fonds de Cobaya et Sonfonia, l’occupation anarchique des zones côtières est devenue un véritable fléau. Des habitations précaires et des constructions sans autorisation s’érigent au mépris des lois d’urbanisme, souvent avec la complicité passive des autorités locales. Ces installations mettent non seulement en danger les habitants eux-mêmes, exposés aux inondations répétées et aux glissements de terrain, mais détruisent également les mangroves, véritables barrières naturelles contre l’érosion côtière.

La destruction des bras de mer entraîne des conséquences écologiques graves. Ces zones humides jouent un rôle crucial dans l’absorption des excès d’eau et dans la régulation du climat local. Leur destruction perturbe la biodiversité marine et terrestre, accélère l’érosion côtière et augmente les risques d’inondations majeures dans des quartiers déjà vulnérables. La montée des eaux due au changement climatique aggrave encore plus la situation, rendant ces constructions non seulement illégales, mais aussi insoutenables à long terme.

Les bras de mer, essentiels pour Conakry, sont sacrifiés sur l’autel du profit et de l’urbanisation désordonnée. L’absence de planification urbaine et le manque de fermeté des autorités face aux promoteurs immobiliers sont à l’origine de cette situation désastreuse. Les permis de construire, souvent obtenus dans l’opacité, reflètent un système de gouvernance laxiste où les intérêts privés priment sur le bien commun.

La Guinée ne peut plus se permettre de fermer les yeux sur l’occupation anarchique de ses zones côtières. Il est urgent de mettre en place des politiques rigoureuses de protection des bras de mer et de sanctionner les constructions illégales. Les autorités doivent également travailler à restaurer ces espaces écologiques cruciaux en collaboration avec des experts en environnement et des urbanistes qualifiés.

Les bras de mer de Conakry, s’ils continuent à être exploités sans contrôle, pourraient devenir le point de départ de catastrophes humanitaires et écologiques. Il est temps d’agir pour protéger ce qui reste et restaurer ce qui a été perdu avant qu’il ne soit trop tard.

Par Tita – C.

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