Boffa — Dans la préfecture de Boffa, une entreprise minière ne se contente pas d’exploiter les ressources du sous-sol. Elle transforme des vies, désenclave des localités et redonne espoir aux communautés. Cette entreprise, c’est SD Mining.
Actuellement à l’arrêt suite au retrait administratif de son permis d’exploitation “Axis”, la société laisse derrière elle un vide que les populations, toutes sensibilités confondues, ne cessent de dénoncer. Leurs témoignages révèlent une réalité bien souvent ignorée : SD Mining n’était pas seulement un opérateur minier, mais un acteur majeur du développement local.
Dans les localités impactées par son projet, notamment à Bhorakhôri, SD Mining a construit plusieurs ouvrages de franchissement qui ont changé la vie quotidienne des habitants.
« Avant ces ponts, la traversée du fleuve était un calvaire. Aujourd’hui, même en saison des pluies, la circulation est fluide. Cette société a changé notre quotidien », affirme le chef de secteur, reconnaissant.
L’entreprise n’a pas seulement permis une meilleure mobilité : elle a aussi reprofilé plus de 40 kilomètres de routes rurales dans les sous-préfectures de Lisso, Tamita, Tormelin et d’autres villages longtemps enclavés.
Face au défi crucial de l’accès à l’eau potable, 38 forages ont été réalisés et mis à disposition des populations. Une avancée sanitaire majeure pour les femmes et enfants, autrefois obligés de puiser de l’eau trouble dans les rivières.
« Grâce aux forages, nous avons dit adieu aux maladies liées à l’eau. Et nos enfants ne parcourent plus des kilomètres pour un seau d’eau », confie une mère de famille à Bhorakhôri.
SD Mining a su appliquer avec rigueur les principes du contenu local, en signant des contrats communautaires avec des fils des localités riveraines pour le transport de minerais et d’autres services.
Ces contrats ont permis à des centaines de jeunes de travailler dignement, et à des familles entières de bénéficier de retombées concrètes.
« Pendant plus de deux ans, grâce à SD Mining, des jeunes de nos villages ont pu subvenir aux besoins de leurs familles. Leur arrêt a plongé nombre d’entre nous dans la précarité », regrette Mohamed Lamine Camara, vice-président de la délégation spéciale de Tamita.
Des voix s’élèvent de toutes parts – chefs de secteur, élus locaux, citoyens – pour plaider en faveur de la reprise des activités effectives et totales de SD Mining.
« Cette entreprise allait au-delà de ses obligations : elle faisait ce que même certaines collectivités ne pouvaient pas réaliser. Nous demandons au président de la République de reconsidérer la situation », implore le vice-président de la délégation spéciale de Tamita.
En plus de son impact social, SD Mining a engagé un ambitieux programme de reboisement de 50 hectares, dont 15 hectares déjà réalisés en anacardiers, et 35 hectares prévus en Mélina. Un effort environnemental rare dans le secteur.
Le cas SD Mining illustre à quel point une entreprise minière, bien encadrée et socialement responsable, peut devenir un moteur de transformation pour des communautés souvent marginalisées.
Aujourd’hui, les populations de Boffa et des zones voisines n’attendent qu’un signal : le retour de SD Mining. Non pas pour les minerais seulement, mais pour reconstruire une dignité communautaire bâtie sur l’eau, l’emploi, l’éducation et la solidarité.
Par Lansana Yansané
