Au moment où certains acteurs clament être les seuls propriétaires légitimes du projet AGB2A, la vérité historique et juridique ressurgit comme un boomerang : la société ABC, initiatrice du projet, sacrifiée sans ménagement, revient aujourd’hui au cœur du débat judiciaire après avoir interjeté appel devant la Cour d’appel de Conakry pour exiger justice.
ABC, à travers son fondateur visionnaire, a été l’architecte du partenariat stratégique entre la Guinée et la Fédération de Russie. C’est elle qui a posé les premières bases du projet dès 2017, obtenant un accord d’amodiation avec Axis Minerals, bâtissant des ponts diplomatiques et industriels pour valoriser la bauxite guinéenne dans une logique de coopération Sud-Sud durable.
Ce que peu de gens disent, c’est que la séparation de SD Mining et GIC, puis la naissance d’AGB2A-GIC, n’a été rendue possible qu’après l’éviction orchestrée d’ABC, écartée sans fondement juridique clair alors qu’elle avait tout mis en place : du cadre de négociation jusqu’à la structuration financière et logistique du projet.
Aujourd’hui, AGB2A-GIC, héritier partiel et contesté, tente de se poser en victime sacrificielle, alors que la véritable injustice a été subie bien plus tôt par ABC, mise à l’écart dans un silence institutionnel assourdissant.
Dans cette tempête, le ministre des Mines et de la Géologie, Bouna Sylla, apparaît comme un homme de rigueur et de vision, pris entre la ligne de souveraineté voulue par la transition et les dérives affairistes de certains cadres de son cabinet, qui n’ont pas hésité à vendre leur dignité contre des mallettes bien remplies.
Il est essentiel de rappeler que le ministre n’a jamais cautionné une opération opaque. Au contraire, il a toujours défendu le principe de transparence, d’équité et de priorité nationale dans l’exploitation des ressources guinéennes. Mais il est aujourd’hui urgent pour lui d’assainir son entourage, car les manœuvres internes sapent les efforts de réforme en cours et exposent son ministère à une crise de crédibilité.
Alors que certains se félicitent d’avoir mis la main sur un projet qu’ils n’ont ni conçu ni financé au départ, la procédure d’appel engagée par ABC devant la Cour d’appel de Conakry pourrait bien rebattre les cartes. Et ce revirement juridique en préparation risque de faire tomber les masques, en rappelant à tous que le mérite ne se confisque pas par des alliances de coulisse.
L’histoire récente montre qu’aucune injustice n’échappe au temps. Ce projet de coopération guinéo-russe, fruit de plusieurs années de diplomatie économique, ne peut être accaparé par ceux qui n’en ont été que des bénéficiaires secondaires. Le karma a commencé son travail. Et le combat pour la vérité ne fait que commencer.
Dans une Guinée en quête de souveraineté économique et de justice sociale, il est impératif que les projets structurants soient protégés contre les prédateurs internes et externes. Le ministre Bouna Sylla, à la croisée des chemins, doit trancher entre la loyauté envers la République et les compromissions silencieuses de certains collaborateurs.
Et pour les initiateurs légitimes de projets, comme ABC, le moment est venu de rendre à César ce qui lui appartient. Parce que la vérité finit toujours par triompher, et les trahisons se paient, tôt ou tard.
Par O. Bangoura






