Conakry2025 — Une cinquantaine de journalistes issus de divers médias participent, depuis ce jeudi à Conakry, à une formation de deux jours axée sur la promotion d’un journalisme responsable et la lutte contre les discours de haine. L’initiative, portée par la Haute Autorité de la Communication (HAC) en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix (PBF), s’inscrit dans le cadre du Projet d’appui à la promotion et à la protection des droits de l’homme pour la consolidation de la paix en Guinée.
Selon les organisateurs, cette session vise à outiller les professionnels des médias sur leurs rôles et responsabilités dans la prévention des discours haineux et des incitations à la violence, notamment en période de transition politique.
En ouvrant la série d’interventions, Aboubacar Camara, président de l’URTELGUI et représentant des associations de presse, a salué cette initiative qu’il juge salutaire pour la profession.
« Les discours haineux fragilisent nos sociétés et nourrissent les divisions », a-t-il rappelé, insistant sur la responsabilité morale et éthique des journalistes dans la préservation de la cohésion sociale.
Il a également encouragé les associations de presse à intensifier la sensibilisation interne contre les propos haineux et à promouvoir un journalisme fondé sur la tolérance, le respect mutuel et la dignité humaine.
Au nom du Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix (PBF), Boubacar I. Bah a insisté sur la nécessité d’un engagement accru des acteurs des médias dans la consolidation de la paix.
« Les médias ne sont pas de simples vecteurs d’information. Ils sont des garants de la cohésion sociale et des catalyseurs du dialogue et de la compréhension mutuelle », a-t-il souligné.
Réaffirmant le soutien constant des Nations Unies à la Guinée, il a rappelé qu’une presse libre et responsable demeure un pilier essentiel de toute démocratie. « Elle permet aux citoyens de s’informer, de débattre et de demander des comptes à leurs dirigeants », a-t-il ajouté.
Représentant le PNUD, Constant Camara a, pour sa part, mis en avant la dimension préventive de cette formation : « Les discours de haine et les messages incitant à la violence menacent nos efforts de développement durable. Les médias doivent contribuer à apaiser les tensions par une communication responsable », a-t-il déclaré.
Il a rappelé que le PNUD appuie la HAC dans la formation de 130 responsables de médias, avec une attention particulière à la participation des femmes journalistes. « Ensemble, faisons de la diversité une source de force, et non de division », a-t-il conclu.
Clôturant les interventions, le président de la HAC, Boubacar Yacine Diallo, a replacé cette formation dans le contexte national à l’approche de l’élection présidentielle prévue le 28 décembre 2025.« Les élections ont souvent été sources de tensions dans notre pays. Il est temps de rompre avec ce cycle. La presse doit jouer un rôle déterminant pour que cette échéance se déroule dans la paix », a-t-il exhorté.
Le président de la HAC a appelé les journalistes à faire preuve de discernement et de professionnalisme, évitant toute propagation de propos de haine. « Un journaliste libre, mais responsable, est un véritable artisan de la paix », a-t-il martelé avant de déclarer officiellement ouverte la session de formation.
Cette session de deux jours constitue un cadre d’échanges et de renforcement de capacités pour des médias plus éthiques, libres et responsables.
Les participants repartiront avec de nouvelles connaissances et pratiques professionnelles pour mieux contribuer à la prévention des conflits, à la promotion des droits humains et à la consolidation de la paix en Guinée.
Par Ousmane Bangoura






