En grève générale et illimitée, les employés de la Compagnie de Bauxite de Kindia (CBK) ont haussé le ton ce mardi en prenant d’assaut les locaux de la direction générale. Les travailleurs réclament l’application stricte de la nouvelle convention collective et exigent le départ du Directeur Général actuel, Peter GAEVSKIY, accusé de mépris par le personnel.
Venus des sites de Simbayah, du port minier et de Débélen, les manifestants se sont rassemblés devant le siège de la direction générale à Simbayah. Pancartes à la main, ils ont fustigé les manquements de la direction et le traitement social qu’elle leur inflige, aux cris de ralliement, notamment : « À bas Peter GAEVSKIY ! »
Le nœud du conflit réside dans le refus de la direction générale d’appliquer la convention collective récemment signée par l’État guinéen à l’issue d’un long processus de négociation en commission tripartite: Gouvernement – Patronat – Syndicat .
Makan Traoré, membre du collège syndical, a exprimé l’indignation des employés : « La direction générale refuse de respecter la nouvelle convention que nous avons. Nous estimons que le directeur général cherche à violer les lois de la République. C’est pourquoi l’ensemble des travailleurs de la CBK, des trois zones du port minier, de Simbayah et de Débélen, se sont mobilisés ce matin dans un mécontentement total. Nous demandons le départ de Peter GAEVSKIY. Tant qu’il sera là, nous ne travaillerons pas. Nous sommes prêts à collaborer avec un autre directeur, mais avec GAEVSKIY, tous les travailleurs décident d’arrêter le travail. »
La principale revendication concerne les salaires. Makan Traoré a rappelé les engagements de l’État : « Nous réclamons qu’il applique la nouvelle convention, la convention collective donnée par l’État. Celle-ci prévoit l’amélioration du salaire de base des travailleurs. Tous les employés des mines et carrières doivent percevoir un salaire de base de 8,5 millions GNF. Or, ici, à la CBK, certains travailleurs reçoivent seulement 2,3 millions. »
Selon des informations recueillies sur place, les locaux de la direction générale étaient cadenassés et le Directeur Général Peter GAEVSKIY était absent de son bureau. Conséquence immédiate, l’immobilisation du train minier et l’arrêt complet des travaux sur les différents sites.
Malgré le déclenchement du mouvement, le collège syndical a indiqué rester ouvert à toute discussion avec la direction générale, sous la médiation de l’Inspection Générale du Travail.
Par Lansana Yansané
