dimanche, novembre 9, 2025
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Guinée : chute libre dans le classement mondial de la liberté de la presse selon RSF

Avec un score de 52,53 sur 100, la Guinée dégringole à la 103e place sur 180 pays dans le classement mondial 2025 de Reporters Sans Frontières (RSF), contre la 78e place l’an dernier. Une régression spectaculaire que l’organisation attribue à une série de violations graves de la liberté de la presse sous la transition militaire.

Dans son rapport, RSF dénonce une année 2024 marquée par la répression, notamment par la censure illégale de plusieurs médias privés, le brouillage de fréquences radio, le blocage de sites d’information, et l’enlèvement du journaliste Habib Marouane Camara, toujours porté disparu. Ces actes, selon RSF, traduisent un tournant autoritaire assumé.

Un paysage médiatique sous pression

Malgré un secteur médiatique historiquement dynamique — avec plus de 60 radios, une dizaine de chaînes TV et une centaine de sites d’information — la production d’informations critiques est désormais muselée. En mai 2024, quatre radios et deux télévisions ont été arbitrairement suspendues. Ces mesures ont coûté plus de 700 emplois dans le secteur, aggravant la fragilité économique des médias privés, déjà peu soutenus par l’État.

Un recul politique et juridique

Le rapport fustige également la passivité de la Haute Autorité de la Communication (HAC), accusée de s’aligner sur les positions des autorités de la transition. Des journalistes continuent d’être arrêtés, convoqués et détenus, en violation de la loi sur la liberté de la presse. Bien que les peines privatives de liberté soient officiellement abolies pour les délits de presse depuis 2010, la réalité reste bien différente.

Un climat d’insécurité généralisé

Les journalistes guinéens travaillent dans un climat d’insécurité croissante, faits de menaces, d’arrestations arbitraires et de violences impunies. L’année 2024 a vu l’intensification des intimidations, avec des journalistes contraints à l’exil ou réduits au silence. Le syndicaliste Sékou Jamal Pendessa a notamment passé plus d’un mois en détention pour avoir voulu organiser une manifestation en faveur de la liberté de la presse.

RSF dénonce un recul démocratique inquiétant

Pour RSF, les engagements initiaux des autorités de la transition envers la liberté de la presse sont aujourd’hui trahis. La situation actuelle, estime l’ONG, met en péril le pluralisme, la transparence et la démocratie en Guinée.

Un appel est lancé aux autorités pour restaurer un climat de confiance avec les médias, garantir leur indépendance et cesser les pratiques répressives qui plombent l’image du pays sur la scène internationale.

https://rsf.org/fr/pays-guin%C3%A9e

Par nimba224.com

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