Après un long silence jugé assourdissant par les acteurs du secteur médiatique, le président de la Haute Autorité de la Communication (HAC), Boubacar Yacine Diallo, s’est enfin exprimé sur la fermeture prolongée de plusieurs médias privés en Guinée. Une sortie attendue, intervenue en marge du Forum sur l’avenir de la presse, qui soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses.
Interpellé par le syndicat de la presse sur l’inaction de la HAC face à ce qu’ils considèrent comme une atteinte grave à la liberté de la presse, Yacine Diallo a tenté de justifier l’attentisme de son institution. Selon lui, la HAC n’est pas compétente à ce stade du dossier, car les patrons des médias concernés ont choisi de porter l’affaire devant la Cour suprême, écartant ainsi la voie administrative.
« La HAC ne s’est jamais prononcée sur ce sujet. La raison est simple : les patrons des médias fermés ont saisi la Cour suprême. C’est une affaire entre eux et l’agent judiciaire de l’État. Nul ne peut intervenir tant que la Cour n’aura pas rendu son arrêt », a-t-il déclaré.
Boubacar Yacine Diallo a néanmoins salué l’attitude du syndicat de la presse, qu’il a qualifiée de responsable. Il a notamment remercié ses membres pour avoir intégré l’esprit du forum, malgré le contexte tendu lié à la fermeture de leurs médias.
« Depuis le début du forum, j’entends parler de médias fermés. Certains ont même estimé que cela devait être une condition préalable à la tenue de ce forum. Je tiens à remercier le syndicat pour avoir choisi la voie du dialogue en se joignant à cette initiative », a-t-il ajouté.
Cette sortie du président de la HAC laisse pourtant un goût d’inachevé. Pour de nombreux observateurs, le rôle d’une autorité de régulation ne saurait se limiter à l’attente d’un verdict judiciaire, surtout lorsque la liberté de la presse est en jeu.
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