Face à une marginalisation persistante, le Syndicat National de l’Enseignement Franco-Arabe de Guinée (SNEFAG) formule 17 revendications prioritaires et appelle l’État à agir sans délai pour sauver un pan oublié du système éducatif.
Réuni à la Maison de la Presse ce samedi, le Syndicat National de l’Enseignement Franco-Arabe de Guinée (SNEFAG) a dressé un diagnostic sans concession de l’état de l’enseignement franco-arabe dans le pays. Face à une situation jugée critique, le tout nouveau syndicat a dévoilé une plateforme revendicative ambitieuse et appelle les autorités guinéennes à un sursaut républicain pour sauver ce pan fondamental du système éducatif.
Dans son intervention, Morlaye Soumah, secrétaire chargé à la syndicalisation, a rappelé que le SNEFAG adopte une posture constructive.
« Nous croyons au dialogue et à un débat apaisé. Mais il est temps que l’État prenne ses responsabilités pour une éducation inclusive et équitable », a-t-il martelé.
Un système à la dérive, des enseignants oubliés, des étudiants sacrifiés
Le SNEFAG a égrené 17 points clés, illustrant les failles structurelles et les injustices dont souffrent les acteurs du franco-arabe. Parmi les plus urgentes :
- Reconnaissance académique des diplômés : Des milliers d’étudiants franco-arabes restent bloqués à l’université à cause de la non-reconnaissance de leur bac spécifique.
- Fermeture des filières dans les ENI de Kindia et Boké : Un recul grave pour la formation des futurs enseignants.
- Absence de formation continue, de manuels adaptés, de moyens logistiques et d’inspection dédiée : Un cumul de carences qui nuit à la qualité de l’enseignement.
- Non-intégration des contractuels arabophones à la Fonction publique, malgré des années de service.
- Absence de bourses et de coopération scientifique avec les pays arabes, privant les étudiants d’opportunités internationales.
Le SNEFAG réclame entre autres :
- L’ouverture d’un cursus universitaire en langue arabe à l’ISSEG ;
- La création d’une Direction nationale de l’enseignement franco-arabe au MEPU-A ;
- La transformation du département de langue arabe à Sonfonia en faculté pluridisciplinaire ;
- Et l’ouverture d’un lycée franco-arabe public à N’Zérékoré, pour corriger une inégalité géographique criante.
Face à ce qu’il qualifie de “marginalisation systémique”, le SNEFAG exhorte le gouvernement guinéen, les ministères de tutelle, les partenaires techniques et financiers ainsi que les syndicats alliés, à soutenir cette cause éducative cruciale.
« Nous ne demandons ni privilèges ni favoritisme. Nous exigeons justice, équité, reconnaissance et action », a insisté un responsable syndical.
En conclusion, le SNEFAG se dit ouvert au dialogue, mais inébranlable dans sa mission de défendre les droits de ses membres.
Il affirme que la survie de l’enseignement franco-arabe en Guinée dépendra de la volonté politique et du courage institutionnel à corriger des décennies de désintérêt et de déséquilibre.
Par Saran. K






