L’atmosphère reste tendue à l’Agence Nationale de Lutte contre la Corruption et de Promotion de la Bonne Gouvernance (ANLC-PBG), au lendemain de l’interpellation de quatre de ses agents. Ces derniers, arrêtés dans la journée du mardi 3 juin 2025, sont toujours gardés à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), où ils ont passé la nuit sans être relâchés.
Selon une source interne contactée tôt ce mercredi matin, toutes les demandes de libération provisoire ont été rejetées par les autorités policières, malgré les multiples plaidoyers formulés par des collègues et des proches des interpellés.
« Ils ont passé toute la nuit dans les locaux de la DCPJ. Les agents ont refusé de les relâcher même après des sollicitations pour qu’ils reviennent ce matin. Et à l’heure actuelle, ils y sont toujours gardés », a confié la source.
Les agents concernés sont :
- Sayon Koivogui, chef du département de la bonne gouvernance,
- Mohamed Lamine Soumah, analyste au département des relations extérieures,
- Patrice Sandouno, chef de service du secrétariat central,
- Souleymane Sylla, directeur régional de l’ANLC-PBG à Kindia.
À ce stade, les raisons officielles de leur interpellation restent floues. Bien qu’ils aient été entendus en audition jusqu’en début de soirée, aucune communication formelle n’a été faite sur les charges retenues contre eux. Toutefois, d’après certaines indiscrétions, le secrétaire exécutif de l’agence aurait lui-même porté plainte, soupçonnant ces cadres d’être les instigateurs du mouvement de fronde lancé contre sa gestion.
Cette vague d’arrestations a suscité une vive inquiétude parmi le personnel de l’ANLC-PBG. Plusieurs travailleurs dénoncent une dérive autoritaire et une tentative manifeste de museler les voix dissidentes.
« Nous pensions que le dialogue avait été engagé. C’est avec étonnement et frustration que nous avons appris qu’ils avaient été arrêtés. Ce n’est pas un acte criminel que de réclamer de meilleures conditions de travail. Nous demandons leur libération immédiate et sans condition », a plaidé un collègue.
Pour nombre d’entre eux, ces arrestations marquent une rupture brutale avec les principes de gouvernance et de justice que l’institution elle-même est censée incarner. Ils appellent les autorités à un traitement équitable du dossier et à l’ouverture d’un dialogue constructif pour désamorcer la crise.
Alors que la situation demeure tendue, l’opinion publique s’interroge : l’ANLC-PBG, bras institutionnel censé lutter contre les abus de pouvoir, est-elle en train de devenir le théâtre de règlements de comptes internes ?
Par H. Camara






