La Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) a rouvert, ce jeudi 29 mai 2025, le dossier explosif opposant la société Briz Ltd, spécialisée dans la pêche industrielle, à SONIT Pêche Guinée GIE. Ce litige, d’ordre économique et contractuel, gravite autour de deux navires dont la gestion fait l’objet de graves accusations : abus de confiance, escroquerie et corruption.
Lors de cette audience en appel, la société Briz Ltd, représentée par son directeur général Sergey Matveev, a exprimé sa vive contestation du jugement de première instance rendu le 13 janvier 2025. Ce verdict avait totalement blanchi SONIT Pêche des faits reprochés. L’avocate de Briz Ltd a dénoncé une décision « entachée d’erreurs manifestes », soulignant que les juges auraient négligé des éléments cruciaux du dossier, notamment une ordonnance de saisie émise par le tribunal de commerce et des preuves de détournement de navires après l’expiration du contrat.
« Les navires, au lieu d’être restitués, ont été redirigés vers d’autres destinations. Cela constitue un détournement clair », a martelé la partie civile.
À la barre, Mohamed Clet, représentant de SONIT Pêche, a défendu avec fermeté la position de son entreprise. Il a rappelé que plusieurs juridictions guinéennes, y compris la Cour suprême, avaient donné gain de cause à SONIT dans cette affaire. « Nous sommes présents dans le secteur depuis plus de 36 ans sans aucun contentieux. Le contrat signé en mars 2018 avec Briz Ltd prévoyait que SONIT prenne en charge l’ensemble des coûts d’exploitation des navires. À ce jour, notre investissement dépasse 4,2 millions de dollars », a-t-il déclaré.
Selon SONIT, l’inefficacité des navires et les dettes accumulées par Briz Ltd justifiaient la saisie conservatoire décidée légalement.
Mais Sergey Matveev persiste : pour lui, SONIT n’a jamais eu de lien contractuel direct avec Briz Ltd. « L’autorisation donnée concernait l’entité Brig, qui aurait ensuite transféré les navires à SONIT sans notre accord », a-t-il déclaré, accusant la société guinéenne d’avoir endommagé les navires sans assumer ses responsabilités.
Face à ces positions irréconciliables, la chambre des appels de la CRIEF a renvoyé le dossier au 19 juin 2025 pour les plaidoiries finales, dans ce procès à forts enjeux financiers et réputationnels pour les deux parties.
nimba224.com






