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Conflit agro-pastoral à Lola : un éleveur tué, des centaines de bœufs abattus — la tension atteint son paroxysme

La cohabitation entre éleveurs et agriculteurs dans la préfecture de Lola, en Guinée forestière, vient de franchir un seuil critique. Ces dernières semaines, une série de violences a endeuillé la région, culminant avec la mort tragique d’un éleveur, Samba Barry, et la destruction massive de troupeaux dans plusieurs localités.

Selon des témoignages recueillis par notre correspondant sur place, Samba Barry, un éleveur bien connu de Dangbèssou, aurait été violemment attaqué par un groupe de villageois alors qu’il tentait d’évacuer son troupeau vers la Côte d’Ivoire.

« La population est venue en groupe. Ils ont d’abord essayé de tirer sur lui, mais les balles ne rentraient pas. Ensuite, ils l’ont frappé au pied pour le faire tomber, avant de le ligoter et de le lapider », raconte Mamadou Bamba, responsable chargé de la gestion des conflits entre éleveurs et agriculteurs dans la préfecture.

Gravement blessé, Samba Barry a été transporté d’urgence à l’hôpital régional de Nzérékoré, où il a succombé à ses blessures dans la nuit du jeudi 23 octobre, selon ses proches.

Outre la perte en vies humaines, plusieurs centaines de têtes de bétail ont été abattues dans les zones de Dangbèssou, Gonota et d’autres localités avoisinantes.

« J’ai perdu 235 bœufs. Mon ami Mamadi Sacko, à quatre kilomètres d’ici, en a perdu 230. Et Ahmed Habib Kaké, à Gonota, a vu 277 de ses bêtes abattues », déplore Mamadou Bamba.

Selon ce dernier, les tueries se poursuivent encore dans certaines zones reculées, accentuant la peur et l’insécurité au sein des communautés d’éleveurs. Cette situation a provoqué une pénurie de viande sur les marchés, les éleveurs n’ayant plus accès à leurs parcs pour ravitailler la ville.

Face à l’ampleur des violences, les éleveurs appellent l’État à une intervention rapide et décisive. « Nous demandons à l’État de sécuriser nos parcs et de protéger les éleveurs. Ce que nous vivons n’est pas une perte naturelle, c’est une destruction volontaire de nos biens », martèle M. Bamba.

Il plaide également pour l’application stricte du Code pastoral guinéen, afin de réguler la cohabitation entre agriculteurs et éleveurs et sanctionner les auteurs de violences.

« Ceux qui n’ont pas respecté les procédures doivent être punis, mais il ne faut pas que toute une communauté paie pour les fautes de quelques individus », ajoute-t-il.

Depuis plusieurs semaines, Lola vit au rythme des affrontements sporadiques entre agriculteurs et éleveurs. Ces violences, marquées par des pertes en vies humaines et en bétail, plongent la région dans un climat de peur et d’instabilité.

Les autorités locales multiplient les initiatives pour apaiser les tensions. Le ministre de l’Élevage, actuellement en mission dans la région, conduit des concertations avec les communautés afin de restaurer la confiance et de ramener le calme.

Mais sur le terrain, les stigmates de la violence sont encore visibles — et les populations redoutent une nouvelle escalade si des mesures fortes ne sont pas rapidement prises.

 

 

 

Par nimba224.com

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