mercredi, novembre 19, 2025
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Conakry plongée dans le noir : l’éclairage public, un symbole d’espoir vite éteint

Ce qui devait être un signe de modernisation et de sécurité pour les habitants de Conakry vire peu à peu à une nouvelle désillusion. Quelques mois seulement après l’installation de lampadaires flambant neufs sur plusieurs axes de la capitale, une grande partie d’entre eux est déjà hors service. Résultat : des quartiers entiers replongés dans l’obscurité, des citoyens frustrés et une insécurité grandissante.

Dans la commune de Ratoma, à Koloma, Salematou CAMARA, vendeuse d’atchiéké, exprime son amertume. « Quand les lampadaires fonctionnaient, on pouvait travailler tard dans la nuit en toute sécurité. Aujourd’hui, tout est redevenu comme avant, sombre et inquiétant. Nos activités en souffrent », déplore-t-elle.

Même constat chez les conducteurs de taxis-motos, comme Morgbé Sylla, basé à Sonfonia. Pour lui, l’absence d’éclairage public met directement en danger sa profession : « Avant, on voyait à distance, on travaillait plus sereinement. Maintenant, nous avons peur, car la nuit est redevenue synonyme d’insécurité. »

À Kissosso, Aliou Diallo insiste : « Ces lampadaires doivent être réparés. Ce n’est pas un luxe, mais une nécessité pour la sécurité et la libre circulation des citoyens. »

Si les populations attendent une réponse rapide, la gestion des lampadaires révèle une fois encore les failles structurelles du pays. Interrogé, l’un des conseillers à la mairie de Ratoma, promet des actions. Il envisage d’impliquer les chefs de quartier dans les réparations et d’installer une commission de veille pour protéger les équipements contre les dégradations.

Mais du côté d’Électricité de Guinée (EDG), la responsabilité est rejetée. « Les lampadaires sont gérés par les communes. L’EDG n’intervient que sur demande, pour l’installation ou l’entretien technique », explique un haut cadre de la société nationale.

Cette confusion de rôles alimente un immobilisme inquiétant : pendant que les autorités se renvoient la balle, les citoyens eux, continuent de vivre dans le noir.

Au-delà du simple confort, l’éclairage public est un outil essentiel de sécurité et de dynamisation économique. Sa défaillance impacte directement le quotidien des habitants : commerces paralysés, peur de circuler la nuit, risques accrus d’agressions.

L’obscurité de Conakry est ainsi révélatrice d’un mal plus profond : la difficulté chronique à assurer la maintenance et la pérennité des infrastructures publiques. Si des lampadaires flambant neufs ne survivent que quelques mois, que faut-il espérer demain des projets d’envergure ?

Les citoyens réclament des actes rapides et clairs. Entre les promesses des communes et les dénégations de l’EDG, il est urgent que l’État tranche et mette fin à ce flou, faute de quoi la capitale continuera de s’éteindre… au propre comme au figuré.

 

 

Par Lansana Yansané

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