La première pluie abondante de l’année, tombée dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 avril 2025, a laissé des traces inquiétantes dans la capitale guinéenne. À Conakry, les voiries publiques ont été partiellement submergées, et de nombreux quartiers se sont réveillés dans un état de saleté avancé, envahis par des déchets charriés par les eaux. Cette situation relance le débat sur la gestion des ordures, l’entretien des caniveaux et les risques sanitaires qu’engendre l’insalubrité.
De Lambanyi au centre émetteur de Kipé, de Taouyah à Ratoma, en passant par Sangoyah pharmacie, le camp Carrefour, l’aéroport de Gbessia jusqu’au centre commercial Sokoba de Dabondy, les scènes sont similaires : déchets ménagers, plastiques, boues et détritus bloquent les canalisations, rendant la circulation difficile et transformant certains axes en véritables dépotoirs à ciel ouvert.
Cette accumulation de déchets n’est pas sans conséquences. Elle favorise l’apparition de maladies hydriques comme le choléra, la typhoïde, ou encore les infections respiratoires dues aux odeurs nauséabondes. Le manque de curage régulier des caniveaux, combiné à l’absence de points de collecte et à l’incivisme de certains citoyens, aggrave davantage la situation.
Mohamed Fofana, habitant de Sangoyah Africof, partage son calvaire :
« La pluie de cette nuit a transporté une quantité incroyable d’ordures jusqu’à notre porte. On n’a pas fermé l’œil de minuit à une heure du matin. On repoussait les déchets à la pelle. Chaque année, c’est le même cauchemar. L’odeur est insupportable. Pourtant, nous payons tous pour le ramassage d’ordures. Il faut vraiment que les autorités fassent quelque chose. »
Face à cette réalité, les appels se multiplient pour une action urgente des services municipaux et de l’ANASP afin de curer les caniveaux avant l’arrivée des grandes pluies. Le curage régulier et l’assainissement doivent redevenir une priorité nationale, non seulement pour préserver l’environnement, mais surtout pour protéger la santé publique. Car, si rien n’est fait, les prochaines pluies risquent d’être synonymes de catastrophes sanitaires dans plusieurs zones de Conakry.
Par Bangoura Ousmane
