Les Guinéens se préparent à adopter une nouvelle Constitution, la troisième en quinze ans. À l’approche du scrutin référendaire, le Premier ministre Amadou Oury Bah a accordé un entretien à France 24 pour défendre le projet et justifier le coup d’État du 5 septembre 2021.
Selon lui, le coup d’État du 05 septembre 2021, est survenu dans un contexte particulier, le régime d’Alpha Condé ayant laissé le pays dans une situation extrêmement dangereuse et menaçant la paix civile. Pour Bah Oury, il est désormais impératif d’empêcher les personnes frappées par l’âge de briguer un mandat ou d’aspirer au pouvoir.
Les exclusions politiques justifiées
Interrogé sur les figures politiques qui se sentent éliminées par la Constitution, le Premier ministre a mis les choses au clair. Il a pointé du doigt l’ancien président, demandant ouvertement si les Guinéens souhaitaient voir restaurer l’ordre ancien qui est en train de dépérir. Il a par ailleurs précisé que la situation de certains acteurs politiques n’est pas due à une décision de la puissance publique, mais à leurs propres choix et à leurs antécédents.
« C’est leur attitude, c’est leur responsabilité, c’est leur passé qui, peut-être, en relation avec la justice, les amène à être dehors », a-t-il déclaré, soulignant la volonté de rompre avec les pratiques passées.
La fin des « individualités » au profit des projets
Le Premier ministre a insisté sur l’importance de passer des « individualités » aux « projets » politiques. Pour lui, les futurs dirigeants doivent être évalués sur la pertinence de leur programme et leur capacité à répondre aux attentes des citoyens.
« Ce qui est le plus essentiel, c’est d’avoir une offre politique susceptible d’être écoutée, entendue et de répondre aux aspirations des Guinéens », a-t-il affirmé. Il a également justifié, par ces mêmes arguments, la possibilité pour le général Mamadi Doumbouya de se présenter à l’élection présidentielle à venir. Bah Oury a conclu en précisant que les acteurs qui n’ont pas de projets concrets et porteurs d’espoir risquent de devenir des has-beens.
Par Lansana Fofana






