Tribunal – Accusé de vol aggravé en marge d’une manifestation au quartier Wanindara, Mamadou Yaya Diallo, boucher de profession, a été relaxé par le tribunal de première instance de Dixinn. Le juge a estimé que les faits qui lui étaient reprochés n’étaient pas constitués, le renvoyant des fins de la poursuite.
Les faits remontent à une manifestation survenue sur la Transversale T5, menant à Kissosso. Fanta Keita, la plaignante, avait affirmé avoir été victime d’une agression brutale : son véhicule aurait été pris d’assaut, ses effets personnels volés, et elle-même violentée. Elle a déposé plainte après avoir identifié certains objets retrouvés dans les jours suivants.
Appelé à la barre, Mamadou Yaya Diallo a nié en bloc, affirmant n’avoir rien à voir avec les événements en question. « Je suis boucher à Cosa, je pars tôt le matin et je rentre tard le soir. Je n’étais pas sur les lieux », a-t-il expliqué, fournissant ainsi un alibi.
L’accusation, représentée par le ministère public, a souligné l’insuffisance des preuves. Bien qu’une vidéo ait été versée au dossier, le prévenu n’était pas formellement identifiable. Le procureur a donc requis le renvoi pur et simple du prévenu, sur la base de l’article 544 du Code pénal, en raison de l’absence de preuves tangibles.
De son côté, la plaignante a relaté avec émotion les violences subies, mentionnant même des menaces reçues de la part de l’entourage du prévenu. Mais aucun élément irréfutable ne permettait d’établir la culpabilité de Mamadou Yaya Diallo.
Finalement, le tribunal a tranché : non coupable, délit non constitué. Le juge a invité le parquet à renforcer ses enquêtes et à mieux se pourvoir à l’avenir, dans un contexte où les violences liées aux manifestations deviennent de plus en plus fréquentes dans la capitale.
Cette décision relance le débat sur la nécessité de preuves solides dans les procédures pénales, mais aussi sur l’urgence de garantir justice aux victimes sans porter atteinte aux droits des justiciables.
Par nimba224.com






