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Affaire d’escroquerie : le procès de Nana Diabaté se poursuit devant le tribunal de Dixinn

L’affaire d’escroquerie présumée impliquant Madame Nana Diabaté et portant sur un montant de 600 millions de francs guinéens a connu une nouvelle étape ce mardi 8 avril 2025, au tribunal de première instance de Dixinn. L’audience du jour était consacrée aux réquisitions du ministère public et aux plaidoiries des différentes parties.

Selon les faits, Nana Diabaté et d’autres membres de la famille seraient les ayants droit de feue Mariame Diabaté, une femme reconnue pour son engagement humanitaire. Elle avait, sous sa responsabilité, plus de 30 enfants sans abri, appelés « pupilles de l’État », après que les autorités aient reconnu la charge importante qu’ils représentaient. Pour soutenir ses actions, l’ancien président Lansana Conté aurait octroyé un domaine où une école a été construite. C’est cette école, aujourd’hui au centre du litige, qui aurait été revendue.

Réquisitions sévères du parquet

Lors de son intervention, le ministère public a rappelé que le dossier concerne des fonds versés à Nana Diabaté à la suite de la vente du bien immobilier. Une enquête a révélé qu’un montant initial d’un milliard de francs guinéens aurait été reçu, alors que seulement 400 millions ont été déclarés. Le procureur estime que les justifications de la prévenue sont insuffisantes et que les accusations d’abus de confiance sont fondées.

« Le travail réalisé par la prévenue ne correspond pas à la valeur de l’argent reçu. Nous demandons que Nana Diabaté soit reconnue coupable d’abus de confiance », a indiqué le parquet. Le ministère public a ainsi requis deux ans de prison avec sursis, assortis d’une amende de 20 millions de francs guinéens, considérant qu’il s’agit d’une primo-délinquante.

La partie civile réclame plus de 800 millions GNF

Représentant les plaignants, l’avocat de la partie civile a demandé au tribunal de condamner Madame Diabaté à verser 673 millions de francs guinéens au titre de réparation du préjudice, ainsi que 200 millions pour dommages et intérêts. Il a appelé à « une justice équitable et réparatrice ».

Plaidoirie de la défense : « Aucun abus de confiance »

De son côté, la défense a rejeté en bloc les accusations. L’avocat de Nana Diabaté a rappelé que sa cliente avait été adoptée par feue Mariame Diabaté et qu’elle avait hérité des documents de propriété avec sa sœur, actuellement à l’étranger. Il a précisé que la vente de l’école avait été initiée par un cousin auquel les documents avaient été confiés en l’absence de la sœur.

« Nana Diabaté n’a reçu aucun mandat des plaignants, il n’y a donc ni abus de confiance, ni infraction. Si vous décidez malgré tout de la retenir dans les liens de la culpabilité, nous vous prions de faire preuve de clémence », a plaidé l’avocat, sollicitant une condamnation assortie d’un sursis ou une simple amende de 2 millions GNF.

Des larmes à la barre

En sanglots devant la cour, la prévenue a imploré la clémence des juges. « Si je suis envoyée en prison, mes petits frères et sœurs souffriront. Je vous supplie de me pardonner », a-t-elle déclaré avec émotion.

À l’issue de l’audience, le tribunal a mis l’affaire en délibéré. Le verdict est attendu pour le 16 avril 2025.

Par Ousmane Bangoura

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