dimanche, novembre 9, 2025
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Assassinat de Mory Condé : prison à vie requise contre le gang de “Orange Money” à Coyah

Un procès sous haute tension s’est tenu ce lundi au Tribunal de Première Instance de Coyah, où le ministère public a requis la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 30 ans contre Sitan Touré, alias Orange Money, et sept autres accusés. Ils sont poursuivis pour des faits d’assassinat, vol à main armée, association de malfaiteurs et détention illégale d’armes de guerre, suite au meurtre de Mory Condé, survenu dans la nuit du 25 au 26 septembre 2020.

Sur les huit personnes impliquées, cinq sont toujours en fuite. Les trois prévenus présents à l’audience – Sitan Touré, Mohamed Diakité alias Lexus, et Abdoulaye Bangoura alias Babana – ont partiellement reconnu les faits, dans une ambiance tendue, entre revirements, aveux sous pression et tentatives de rétractation.

Sitan Touré, figure centrale de ce dossier, a admis avoir participé à plusieurs opérations armées à Dubréka, Laminayah, Kaka et chez la victime Mory Condé. Il a cependant tenté d’innocenter son coaccusé Babana, qu’il avait précédemment accusé : « C’est moi qui l’ai dénoncé à tort, sous la menace d’un certain Marlmax. Babana n’a rien à voir avec cette affaire », a-t-il déclaré. Le président du tribunal, peu convaincu, a rappelé les témoignages accablants, notamment celui du frère cadet de Mory Condé, qui décrit Babana comme un proche de la famille, familier du mode de vie de la victime.

Mohamed Diakité alias Lexus, pour sa part, a tenté de nier toute implication avant d’être confronté à ses propres déclarations écrites. Une confrontation qui l’a contraint à reconnaître sa participation à une attaque à Kountia, au cours de laquelle deux motos et plusieurs téléphones ont été dérobés. Il a ensuite admis son implication dans une autre opération à Kéitayah, sous l’impulsion de son avocat qui lui a conseillé de « dire la vérité pour pouvoir être défendu ».

Dans ses réquisitions, le procureur s’est appuyé sur les articles 207, 373, 381, 784, 787 et 848 du Code pénal pour requérir la plus lourde des peines. Selon lui, les éléments réunis démontrent l’implication directe et organisée des accusés dans des actes criminels graves et répétés.

L’avocat de la défense, Me Aboubacar Camara, a quant à lui dénoncé des réquisitions « excessives » et appelé à la clémence. Il a plaidé pour des peines plus légères, insistant sur le caractère « primaire » des prévenus et leur prétendue « repentance » : « Ce sont des jeunes influencés, manipulés, qui ont été embarqués malgré eux. Ils méritent une seconde chance après ces années de détention », a-t-il défendu.

Le tribunal a renvoyé l’affaire au 2 juin 2025 pour délibération. Un verdict très attendu dans une affaire qui a profondément choqué la population de Coyah et ses environs.

Par I.B.Camara

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